Conseils de lecture

anticipée de français, une rubrique par séquence concernera vos lectures personnelles. Trouvez ici quelques idées ; n’oubliez pas, aussi, d’en proposer à vos camarades !N'oubliez pas que votre liste de lectures estivales est encore valable (à moins que vous n'ayez tout lu!)

Sur la liste d’activités que vous présenterez à votre examinateur à l’oral de l’épreuve

Suivez ce lien et visionnez les émissions d'Interlignes pour entretenir votre envie de lire:

http://interlignes.curiosphere.tv/

Philosophez autrement!

"Les grandes séries sont aujourd’hui les programmes les plus regardés de la télévision. Ce succès ne tient pas seulement à leur qualité de divertissement : il tient aussi au fait que ces séries mettent en scène les grandes questions de l’existence. Desperate Housewives pose le problème du bonheur, Prison Break, celui de la liberté, tandis que Dr House confronte au problème de la recherche de la vérité et 24 Heures Chrono conduit à se demander si tout est permis pour lutter contre des terroristes.

Pourquoi alors ne pas prendre le temps de les regarder autrement ? Pourquoi ne pas prendre au sérieux ces œuvres de fiction et en faire le point de départ d’une réflexion philosophique ?

Tel est le pari sur lequel repose Philosophie en séries. Chaque chapitre part de l’analyse d’une série, pose un problème philosophique et conduit à la lecture d’un ou plusieurs textes de philosophie plus ou moins classiques.

Clair et pédagogique, ce livre relève le pari de faire se rencontrer la culture de masse et la philosophie à travers un dialogue permanent entre les personnages et les concepts philosophiques.

Les amateurs de séries verront leurs héros préférés sous un nouvel angle tandis que les lycéens, les étudiants et tous ceux qui s’intéressent à la philosophie auront, avec ce livre, l’occasion de philosopher autrement.

24 Heures Chrono — la morale, le devoir

Alias — le sujet, la conscience

Desperate Housewives — le bonheur

Dexter — la justice

Dr House — la raison et le réel, la vérité

Grey’s Anatomy — le travail

Les Experts — la démonstration, théorie et expérience

Lost — la société

Nip/Tuck — la matière et l’esprit

Prison Break — la liberté

Rome — l’histoire

Six Feet Under — l’existence et le temps

The Soprano — l’inconscient…

Philosophie en séries, Thibaut de Saint Maurice

Editions Ellipses

Parution juin 2009

176 pages - 978-2-7298-4868-2 - 12,50 €"

Et si vous (re)découvriez Dom Juan en bande dessinée?

J'ai cru comprendre que certains d’entre vous avaient du mal à lire Dom Juan de Molière (je m’adresse en priorité aux élèves de seconde, mais je suis certain qu’ils ne sont pas les seuls à éprouver une telle difficulté).

Voici donc une édition plus accessible pour ceux qui ont du mal à suivre l’intrigue à cause de la difficulté de la langue. Il s’agit d’une bande dessinée mais, ne vous y trompez pas, le texte original est complet.

L’intérêt d’une telle édition est de faciliter la lecture, l’image permettant de mieux saisir l’action quand le vocabulaire échappe au lecteur. Mais encore, le dessinateur fait preuve d’une grande ingéniosité, son Sganarelle est irrésistible, que dire de Pierrot et Charlotte ! Il nous propose une mise en scène virtuose qui nous permet de nous interroger sur les spécificités du langage théâtral.

N’hésitez donc pas ! Lire une pièce de théâtre est un exercice compliqué, cet art étant fait pour être vu ; cette œuvre, par le support du dessin, vous donne l’impression d’être bien installés dans une salle de spectacle.

Vous avez aimé Amélie Nothomb, vous l’avez abandonnée… retrouvez- la :

Le Voyage d'hiver, l'avant dernier Amélie Nothomb

Encore un ! direz-vous, non sans raison. Comment demeurer au sommet de son art quand on publie un nouvel opus chaque année. C’est difficile, et Amélie Nothomb nous l’a prouvé par la faiblesse de certains de ses derniers romans qui semblaient n’avoir été écrits que nous montrer son étrange visage sur les étales des librairies.

Pourtant, il faut s’y faire, un Nothomb, bien plus qu’une histoire, plus ou moins inventive, c’est un style et il nous faut bien admettre que le sien est inimitable.

Le Voyage d’hiver ne nous présente donc pas une histoire très nouvelle, Beigbeder et Moix ont déjà, il y a peu, pris pour sujet le détournement d’un avion dans un but terroriste. Elle s’y colle à son tour. Elle entre dans la peau du kamikaze, avec plus ou moins de bonheur (elle a du mal à entrer dans la peau d’un homme).

Mais pourquoi ne pouvons-nous pas abandonner la lecture ? Pourquoi nous sentons-nous obligés de la poursuivre sans la moindre pause ? Nous sommes aspirés par un style précieux, fleuri, teinté d’une ironie douce amère, un style difficile à décrire tant il est envoutant. Je ne résiste pas au plaisir de vous livrer quelques passages :

« Tomber amoureux l’hiver n’est pas une bonne idée. Les symptômes sont plus sublimes et plus douloureux. La lumière parfaite du froid encourage la délectation morose de l’attente. Le frisson exalte la fébrilité. Qui s’éprend à la Sainte-Luce encourt trois mois de tremblements pathologiques. »

« Comment le terroriste de base pourrait-il ne pas rêver d’accéder, d’une manière ou d’une autre, à ces fabuleux engins volants? Terroriste de train, de bus ou de dancing, c’est minable. Le terroriste aspire forcément au ciel. […] Jamais terroriste n’a agi sans idéal -idéal atroce, idéal tout de même- […] Cet idéal, qu’il soit religieux, nationaliste ou autre, prend toujours la forme d’un mot. Koestler dit avec raison que ce qui a le plus tué sur terre, c’est le langage. »

Ce qui plait dans ce style… je ne sais pas vraiment, peut-être cette sorte de nonchalance que nous ressentons, cette facilité à produire des phrases sublimes sans se forcer, ce « je peux faire tellement mieux, mais c’est déjà pas mal » qui transpire à chaque page et qui nous entraîne dans une sorte de léthargie communicative et béate.

Au cours de ma lecture, une phrase éclata à mon visage, me plaçant face à l’inéluctabilité du temps qui passe. Pour vous, elle ne sera qu’espoir, retenez-la, et faites-en un crédo :

« A quinze ans, il y a une ardeur de l’intelligence qu’il importe d’attraper : comme certaines comètes, elle ne repassera plus. »

Si vous aimez rire avec intelligence, précipitez-vous sur cette œuvre qui fera de vous des experts en préhistoire (tout en enrichissant votre liste de Bac dans la rubrique « convaincre, persuader, délibérer », il s’agit en effet ,pour certains, d’une parabole de notre société moderne):

Pourquoi j'ai mangé mon père de Roy Lewis

Découvrez une œuvre hilarante : imaginez une famille préhistorique du Pléistocène dans laquelle le père est un inventeur fabuleux voulant guider ses semblables vers toujours plus de progrès. Ennuyeux, pouvez-vous juger ! Aucunement ! Chacun des membres de cette famille porte un nom moderne, bourgeois même, et utilise une langue d’un registre soutenu si ronflant que le décalage entre leur jargon et les situations devient vite désopilant. Mais surtout, cette œuvre est une source de réflexion sans fin. Nous y découvrons les premiers pas de nos ancêtres, et donc nous réfléchissons aux bienfaits de la science, à la naissance de la morale, à l’invention de la croyance en un au-delà…

Il est si distrayant de voir ces "encore singes" choisir, à l’aube des temps, entre la foi dans le progrès et la méfiance, entre la gauche et la droite… que la dernière page atteinte, on ressent une certaine déception : c’est trop court !

Venez découvrir une oeuvre d'une rare justesse:

Sensitive; Shenaz Patel

Précipitez-vous au CDI ou chez votre libraire! Cette oeuvre est un bijou!

Résumé du livre:

Une petite mauricienne écrit, semble-t-il, au Bondié. Ses lettres parlent de sa vie quotidienne, à l'école, à la maison, dans sa communauté,de ses amitiés, surtout de ses haines.

Il s'agit de l'une de ces œuvres dont on ne ressort pas intact. On pénètre l'esprit d'une enfant et on côtoie, dans une langue d'une limpidité et d'une poésie incroyables, l'horreur la plus dégoutante. Ames sensibles, ne pas s'abstenir, ce livre est fait pour vous.

C’est la mode des vampires. Découvrez que stephenie Meyer n’a rien inventé :

Lestat le Vampire d'Anne Rice

Vous êtes nombreux à succomber à la folie Twilight, cette série « fantastique » narrant les aventures de vampires… bien fades !

Il n’est pas question ici de vous dégouter de votre passion littéraire ! Toute lecture a son intérêt… pourtant, essayez de chercher autre chose ...

Si Dracula de Bram Stocker ne trouve pas vos faveurs, ce qui semble impossible tant le style est fort et le récit captivant, rejoignez les fans d’Anne Rice.

Qui est-ce ? Du moins connaissez-vous Entretien avec un vampire, ce film aves Brad Pitt et Tom Cruise. Il s’agit en fait du premier tome d’une saga littéraire, Les Chroniques des vampires.

Laissez –vous entrainer par Lestat, ce jeune français du 18ème siècle, dans la découverte du « don obscur ». Vous découvrirez l’origine de ces monstres sanguinaires. Surtout vous découvrirez une écriture digne des plus grands romantiques. Non, n’ayez pas peur, il ne s’agit pas d’un romantisme mièvre, ni convenu, mais de ce romantisme puissant, qui sentant venir sa fin, s’abîmait dans un décadentisme revigorant.

Stephenie Meyer n’a qu’a bien se tenir, ses créatures sont bien ternes par rapport à Lestat.

Attention ! Entrer dans cette œuvre est dangereux, vous ne pourrez plus décrocher et vous serez tenté de vous jeter dans la suite, La Reine des damnés… que dire des autres…

Donnez vos propres conseils de lecture:

Vous ne savez pas quoi lire ? Vous ne savez pas que vous aimez lire ? Vous n’avez jamais lu et vous jugez d’un œil réprobateur ces hurluberlus qui aiment à se perdre dans les lignes tracées dans d’étranges objets (pas de touches pour tourner la page !) .

Suivez ces liens, vous y découvrirez de quoi guérir de vos préjugés. Vous trouverez de la « grande littérature », des ouvrages plus commerciaux, plus populaires mais non moins passionnants, des contes, des histoires ancrées dans le réel, des thrillers, des autobiographies, de la science fiction… de quoi occuper sainement votre temps libre !

Les conseils d'une élève (Terminale S)

Paroles de lectrice

Voltaire, le maître du conte philosophique

Micromégas, sur le fil de Jonathan Swift

Ce personnage au prénom significatif (micro / mégas) est un habitant de la planète Sirius mesurant près de huit lieues de haut ! (4000m). Il décide en compagnie d’un Saturnien de visiter les planètes de sa galaxie et il arrive sur la Terre, « notre petite fourmilière »…

Voltaire dans ce conte aux traits humoristiques, opère une habile prise de distance lui permettant de critiquer notre société, et notre orgueil démesuré. Un exemple encore d’actualité : l’élection de miss Univers…C’est aussi une réflexion sur la mort, le savoir et l’expérience :

« A peine a-t-on commencé à s’instruire un peu que la mort arrive avant qu’on ait de l’expérience »

A lire et relire sans modération.

La princesse de Babylone

« Ce qu’il y avait de plus admirable à Babylone, ce qui éclipsait tout le reste, était la fille unique du roi, nommée Formosante. Ce fut d’après ses portraits et ses statuts que, dans la suite des siècles, Praxitèle sculpta son Aphrodite et celle qu’on nomma la Vénus aux belles fesses . Que de différences ô ciel ! de l’original aux copies. Aussi Bélus était plus fier de sa fille que de son royaume. Elle avait 18 ans : il lui fallait un époux digne d’elle mais où le trouver ? »

Le merveilleux dans toute sa splendeur.

Subliminal.

Barjavel

L’enchanteur

Une réécriture touchante de sensibilité et de grâce de l’œuvre de Chrétien de Troyes Perceval ou le roman du Graal ( à lire aussi !). Deux grandes histoires d’amour impossibles servies par une poésie et un lyrisme transcendantal.

Viviane aime Merlin. Lancelot aime Guenièvre.

Ils n’ont qu’une idée : fusionner.

La nuit des temps

Deux êtres rescapés d’une civilisation perdue avant la nôtre, retrouvés dans un œuf en or au fond de la calotte glaciaire Antarctique. Elle, croit que son amour s’est éteint, et que l’homme qui l’accompagne est son pire ennemi. Elle raconte son histoire aux scientifiques…

Aussi fort que Roméo et Juliette.

La faim du tigre

Un livre dont on ne ressort pas indemne ! Du mécanisme de l’oreille aux sensations du tournesol attiré par le soleil. Un livre où vous apprenez à devenir une salade, et à respecter les autres, où vous suivez le mécanisme de la vie, et où vous vous élancez « dans l’infini du temps et de l’espace ».

« Le choix est pour demain. Il est peut être déjà fait ». A lire absolument !!

Anouilh

Antigone

« La vie, c’est un livre qu’on aime, c’est un enfant qui joue à vos pieds, un outil qu’on tient bien dans sa main, un banc pour se reposer le soir devant sa maison.» Réécriture de la tragédie de Sophocle, Antigone va mourir, on le sait. Ses paroles et ses actes seront d’autant plus grands .

Selon Anouilh, l’innocence, la pureté et l’amour sont flétris par les nécessités du quotidien où l’argent vampirise tout. Une seule solution malgré ce fond pessimiste : l’évasion, l’humour et la poésie.

Dumas

Quoiqu’en disent (Aristote) et les médisants, Dumas n’a eu qu’un seul collaborateur l’aidant dans son travail de recherches, Auguste Maquet, tandis que lui couchait sur papier ses personnages et ses intrigues. Cela donne des histoires hautes en couleurs, très appréciées à l’époque par le monde populaire.

Pauline

Dans cette intrigue aux récits emboîtés, l’amour platonique est porté à son paroxysme par le romantisme, les paysages respectent le « Sturm und Drang » allemand, et le diable s’invite en la personne d’un comte aux manières de Faust. Ce roman n’est autre que le précurseur du roman à suspense. Avis aux amatrices et aux amateurs.

Les trois Mousquetaires

Le génie littéraire de Dumas s’illustre particulièrement dans la richesse de ses personnages. Milady est un personnage diabolique de l’époque de Richelieu, qui n’a qu’une idée en tête : perdre la reine amoureuse du duc de Buckingam. C’est sans compter l’opposition de trois mousquetaires ainsi qu’un garde de Mr de Jussac…

Les trois mousquetaires, c’est l’amitié, la valeur et le panache. Ne vous fiez pas aux apparences, ce livre est un trésor…

Si vous avez aimé, n’oubliez pas la suite , Vingt ans après, et le Vicomte de Bragelonne.

Ce ne sont que des exemples succincts, à lire aussi : Ascanio au temps de François I, le comte de Monte Cristo pendant les Cent Jours, la reine Margot, et les sombres manigances de Catherine de Médicis et de Charles IX, le chevalier de Maison Rouge et la mort de Marie Antoinette, et le fantastique avec la femme au collier de velours.

Vian

L’écume de Jours

Dans le monde de Colin, personnage insipide et riche, les anguilles sortent des robinets, les pianos composent des cocktails en accord avec des mélodies jouées, et les femmes délicates comme des fleurs tombent malades parce qu’elles ont des nénuphars coincés dans les poumons.

Vian en auteur lucide, compose un chef d’œuvre époustouflant, où transparaît la superficialité du monde, victime de l’apparence et du snobisme. Un des exemples les plus frappants est certainement la passion exacerbée d’un personnage pour les livres de Jean Sol Partre (patronyme de Sartre), dont il ne comprend ni la profondeur, ni le sens…Par ailleurs, l’évolution de Colin passera par le déclin, la souffrance et la mort. Mais elle sera au nom de son amour fou pour sa femme…

J’irai cracher sur vos tombes

Sous le pseudonyme de Vernon Sullivan, ce livre peut paraître plus cru, face aux bonnes mœurs. Ce n’en est pas moins le récit d’une vengeance : Lee Anderson est un libraire noir, qui n’a qu’une idée en tête : perdre deux jeunes femmes blanches dont la famille a lynché son frère. Une dénonciation magistrale du racisme en vigueur encore au sud des Etats Unis …

-Muriel Barbery, L’élégance du hérisson

"Mme Michel, elle a l'élégance de l'hérisson : à l'extérieur, elle est bardée de piquants, une vraie forteresse, mais j'ai l'intuition qu'à l'intérieur, elle est aussi simplement raffinée que les hérissons, qui sont des petites bêtes faussement indolentes, farouchement solitaires et terriblement élégantes."

Une jeune fille redoutablement intelligente qui à ses 12 ans se suicidera ; un japonais sage et bienveillant ; une concierge repliée sur elle-même, détestant les habitants de ce riche immeuble parisien, mais qui le soir pénètre dans son sanctuaire pour y dévorer les trésors de la littérature.

Trois destins qui se croisent et se côtoient dans tous les aspects de la vie…

Vous aimerez aussi l’adaptation cinématographique le hérisson, avec Josiane Balasko, où le jeu des symboles, l’humour et la poésie sont omniprésents.

-Erik Orsenna, La révolte des accents

Une jonque avec une troupe de théâtre accoste sur une île et y joue Roméo et Juliette . Le lendemain, les accents et les épices ont disparu. Comment vivre dans un monde désormais morne et sans accentuation ? Jeanne va partir à la recherche de ces accents du tilde jusqu’au circonflexe. Cela la mènera jusqu’à la route de l’Inde, où elle découvrira ce que signifie « accentuer » sa vie…

Dans la lignée des Best-sellers, après le Da Vinci Code et Anges et Démons. Ici c’est l’univers des codes et de la cryptologie, des codes de César jusqu’à la mystérieuse Enigma…

Une agence secrète américaine est chargée de casser les codes du monde entier pour préserver la sécurité nationale. Mais son ordinateur le plus puissant du monde se heurte à un code a priori incassable. Commence une véritable course contre la montre, comme on les aime…

-Dan Brown, Forteresse Digitale

-Jacqueline de Romilly, les œufs de Pâques

Ce recueil de nouvelles satisfait « le besoin de passer quelques moments aux frontières de la réalité et du rêve ». Tels des œufs de Pâques, ces textes sont à la fois des secrets et des libertés de couleur, de fond et de forme. Une ode à l’imaginaire.

Mention spéciale à « profil perdu » : « Son visage qu’il voyait de profil était doucement penché, sous une masse de cheveux aussi noirs que son vêtement. Elle avait de longs cils, un nez très légèrement busqué : un nez d’aristocrate […] En la voyant, on pensait aux portraits italiens des siècles passés […] elle était pour lui la confirmation de tout ce que les vieilles civilisations peuvent apporter de raffinement, avec la patine des siècles. »

-Bernard Werber, Les thanatonautes

La mort est une question omniprésente chez l’Homme. Dans l’univers de Werber, des explorateurs (nautes en grec) partent à la recherche de la mort (thanatos). Ce qu’ils découvriront dépassera l’imagination. Mais les thanatonautes c’est aussi les bribes de la thèse d’un héros, relatant toutes les relations qu’ont entretenu les hommes au fil des civilisations et des religions, des mayas à l’animisme en passant par Gautama.

La suite dans l’Empire des Anges, et la trilogie des Dieux où l’on apprend à créer un monde, à suivre le comportement des rats et des fourmis, et à comprendre le mécanisme de Coopération-Réciprocité-Pardon. Mais au dessus des Dieux, qu’y a-t-il ?

« Croire ou ne pas croire, cela n'a aucune importance. Seul compte le fait de se poser de plus en plus de questions ». L’encyclopédie du savoir relatif et absolu

Une mine d’ or

-Frédéric Beigbeder, Windows on the world

D’un côté, un français sur la tour Montparnasse. En parallèle, un américain fait visiter le restaurant sur l’une des tours jumelles. Nous sommes le 11 septembre 2001… Un livre reflétant une triste vérité où règnent le cynisme et l’orgueil occidental, face au fanatisme religieux oriental. Bouleversant.

8h30

« Dans un instant, au Windows on the World, une grosse Portoricaine va se mettre à crier. Un cadre en costume cravate aura la bouche bée. « Oh my God. » Deux collègues de bureau resteront muets de stupéfaction. Un grand rouquin lâchera un « Holy shit! » La serveuse continuera de verser son thé jusqu’à ce que la tasse déborde. Il y a des secondes qui durent plus longtemps que d’autres. Comme si l’on venait d’appuyer sur la touche « Pause » d’un lecteur de DVD. Dans un instant, le temps deviendra élastique. Tous ces gens feront enfin connaissance. Dans un instant, ils seront tous cavaliers de l’Apocalypse, tous unis dans la Fin du Monde. »

-Amélie Nothomb, Cosmétique de l’ennemi

Qui ne connaît pas les célèbres romans autobiographiques d’Amélie Nothomb que sont Métaphysique des Tubes, Le sabotage amoureux, ou encore Biographie de la faim ?

Ici, l’auteur prend la thématique des maladies mentales et de la folie. Tout se passe comme si Jérôme Angust, cadre attendant son vol à l’aéroport, était harcelé verbalement par un parasite hors du commun qui va jusqu’à lui relater ses crimes. Des dialogues merveilleusement ciselés qui font le succès de l’œuvre, au même titre qu’Hygiène de l’assassin.

« Sans le vouloir, j'avais commis le crime parfait : personne ne m'avait vu venir, à part la victime. La preuve, c'est que je suis toujours en liberté. C'est dans le hall d'un aéroport que tout a commencé. Il savait que ce serait lui. La victime parfaite. Le coupable désigné d'avance. Il lui a suffi de parler. Et d'attendre que le piège se referme. C'est dans le hall d'un aéroport que tout s'est terminé. De toute façon, le hasard n'existe pas. »